Publié le 28 Octobre 2013
Ou le systématisme du "On ne peut pas plaire à tout le monde".
Quoi qu'on fasse, en matière de tout et n'importe quoi, il y aura toujours quelqu'un partant du principe qu'il sait forcément mieux que vous de quoi vous parlez.
Comme tout le monde, j'ai eu l'occasion de faire cet agaçant constat un certain nombre de fois, mais je me suis rendue compte qu'il est d'autant plus omniprésent et irritant à partir du jour où l'on a un enfant. Ou non. A partir du jour où l'on annonce sa grossesse...
Ca commence par l'annonce à elle-même. Vous auriez du le dire plus tôt ou plus tard, ou d'une autre façon. S'en suivent les précautions d'usage de la femme enceinte, puisque, évidemment, vous, vous ne les connaissez pas. On vous apprend que vous ne devez pas boire d'alcool, pas fumer, et que vous devez, évidemment, vous comportez de la manière exactement contraire à celle que vous dites avoir choisi. Si vous avez décidé de mener votre grossesse en continuant à vivre (presque) comme avant, on vous dira que vous devez maintenant dormir le plus souvent, et surtout en faire le moins possible. Si vous dites ne pas vouloir forcer, on vous dira que vous enceinte, pas malade...
Puis la grossesse. Il y aura toujours quelqu'un pour vous dire que vous mangez exactement le contraire de ce qu'il faut, que vous prenez trop de poids, ou pas assez. Que vous faites trop attention, ou que vous êtes imprudente. Que vous avez choisi le mauvais hôpital, le mauvais gynécologue, ou la mauvaise méthode de préparation à l'accouchement. Que ce n'est pas bien de ne pas accoucher "naturellement" si vous avez opté pour la péridurale, ou que vous êtes folle de préférer souffrir si vous avez choisi d'accoucher sans. Que c'est tellement meilleur pour le bébé de le nourrir au sein si vous prévoyez de nourrir votre (si si, c'est le vôtre...) enfant au biberon; que vous allez vraiment vous gâcher la vie si vous souhaitez lui donner le sein.
A la naissance, vous aurez choisi le mauvais prénom, la mauvaise date (oui, certains croient que l'on choisi...), ou accoucher de la mauvaise manière. Vous n'habillerez pas suffisamment votre enfant, ou le couvrirez beaucoup trop. Le mettrez trop dans les bras des gens, ou pas assez. Si vous choisissez de pratiquer le peau à peau avec votre bébé, on vous dira que vous allez en faire un gosse collée à sa mère. Sinon, on vous reprochera de ne pas être "maternante" et on vous demandera si vous avez droit à une consultation avec un psy, car, c'est sûr, vous êtes en plein baby blues.
Puis, si vous choisissez d'utiliser des couches lavables, on vous dira que vous êtes folle et que vous perdez votre temps. Si vous utiliser des jetables, on vous reprochera de tuer la planète et les écolos voudront vous envoyer au bûcher. Si vous stérilisez vos biberons, on vous dira que ça ne se fait plus, et si vous ne le faîtes pas, on vous reprochera de vouloir empoisonner votre bébé. Si vous portez en écharpe, on vous répétera que vous allez faire un insociable qui refuse de marcher, et si vous ne portez pas, que vous cherchez à vous débarrasser de votre progéniture. Si vous allaitez encore votre bébé de 6 mois, on vous demandera quand vous comptez arrêter, et si vous ne le faites plus, on vous dira que l'allaitement au sein n'est bénéfique que s'il dure (plus de 6 mois, évidemment).
Si vous consultez un généraliste, on vous dira qu'il faut voir un pédiatre. Si vous laissez votre enfant pleurer on vous targuera de mauvais parents, et si vous ne le faites pas, on vous dira qu'il faut le laisser se faire la voix.
Quand vous commencerez la diversification, ce sera forcément trop tôt, ou tard. Si vous lui donnez des carottes, on vous conseillera les épinards, et si vous donnez à la cuillère, on vous dira qu'il est préférable d'incorporer la soupe au biberon de lait.
Bref, vous serez toujours une mauvaise mère, un mauvais père, et de mauvais parents pour quelqu'un. Il y aura toujours quelqu'un pour vous dire que vous faites exactement le contraire de ce qu'il faut faire. Le plus drôle (car oui, il faut en rire), c'est quand une seule et même personne vous dit bleu quand vous dites rose, et rose si vous dites bleu.
Alors autant être le père, la mère, et les parents que l'on veut être. Car après tout, personne ne sait mieux qu'un parent ce qui est bon ou non pour son enfant. Et laisser parler les gens qui visiblement s'ennuient, ça les occupe, et moi, ça me donne de l'inspiration !