humeurs

Publié le 6 Novembre 2018

C'est différent, comme tout le monde nous le martèle.

C'est sur, c'est différent, forcément, vous n'avez pas deux fois le même être humain qui grandit dans votre utérus. Et ça, je crois que ça influe inévitablement sur la grossesse... 

Ma deuxième grossesse a démarré sur les chapeaux de roue. On se dit bêtement que notre corps est fait pour tomber enceinte après un certain laps de temps, qui serait à peu près le même à chaque fois ; et puis la vie nous surprend. Là où vous avez mis 9 mois à concevoir le premier bébé, vous vous retrouvez à faire pipi sur un bout de plastique au bout de 3 mois d'attente ...pour voir apparaître, éberluée, les deux bâtons.

Et la grossesse démarre, et vous, vous attendez, bêtement, les mêmes symptômes. Vous avez vomi quotidiennement pendant 9 mois il y a quelques années, alors vous dégainez aussitôt faite l'annonce au papa le bon vieux Primpéran. Et puis non, à peine 2 ou 3 nausées les 3 premiers mois. Hourra, mais ça ferait presque peur... Vous en venez à vous demander si vous êtes effectivement enceinte...! Vous avez pété le feu jusqu'au jour J pendant votre première grossesse, alors vous rassurez votre chef : "J'irai au bout chef t'inquiètes, la première fois je n'ai eu aucun soucis!". Et puis vous vous retrouvez interdite de travailler alors que votre ventre n'est même pas encore arrondi.

Et puis vous attendez que les idées reçues sur une seconde grossesse gagnent votre corps. Il paraît qu'une deuxième grossesse se voit plus vite, que le ventre grossit dès le début. Au bout de 4 mois de grossesse, vous êtes toujours plate comme une crêpe, comme la première fois.... Il paraît qu'on s'inquiète moins, pendant une seconde grossesse. Et puis vous flippez comme une dingue à l'approche de chaque examen ou échographie. Comme la première fois. Il paraît aussi qu'on prend bieeeeen plus de poids. Même pas. Même chiffre sur la balance que la première fois.

Alors, une seconde grossesse? 

Une seconde grossesse apprend surtout qu'il n'y a pas de règle. Que tout peut arriver. Qu'on peut être enceinte 8 fois et vivre 8 grossesses différentes, ou revivre la même histoire à chaque fois. Une grossesse est une nuance de la vie, et une nuance d'elle-même, pendant laquelle il ne faut rien attendre, ne pas chercher à se faire entrer soi-même dans un moule de femme enceinte, il n'y en a pas... Il n'y a pas non plus de moule de bébé, inutile de chercher....(mais ça, c'est une autre histoire...)

Une deuxième grossesse est différente effectivement, surtout parce qu'après une première grossesse, vous connaissez désormais l'issue magique de 9 mois hors du temps... 

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Rédigé par Mademoisellemadame

Publié dans #De tout !, #Humeurs, #MademoiselleMadame a un bébé

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Publié le 23 Mai 2017

Je ne sais pas si je dois penser que le pire est arrivé, ou si je dois me réjouir qu'on réussisse à les ignorer. Penser que le monde s'est habitué, ou me dire que l'ignorance est la meilleure des réponses.

Les bombes continuent d'exploser, les voitures de renverser, les couteaux de trancher, et tout le monde s'en fout.

Il y a 2 ans, tout le monde s'est appelé Charlie pendant des mois. Quelques mois plus tard, tout le monde était Paris. Puis Nice.

Aujourd'hui, personne n'est Manchester. Personne n'est Alep. Tanta. Mogadiscio.

Personne n'est Kaboul. Tikrit. Saint Petersbourg.

Personne n'est Fresno ou Alexandrie.

On s'est lassé. Ou habitué. A se lever le matin et prendre son café en voyant ou écoutant des horreurs. On n'est même plus surpris. On se demande simplement où sera le prochain carnage. Qui sera visé. Si l'horreur va encore s'amplifier. Si ces lâches vont s'enfoncer un peu plus dans leur folie sans courage en continuant à viser des personnes de plus en plus jeunes. En enlevant la vie à des enfants qui n'auront même pas eu le temps de voir que le monde tourne à l'envers.

On prend donc son café, désabusé. Sans en sentir le goût. Sans y penser. On arrive au bureau et on n'échange même plus sur le sujet. On n'y pense pas. Ou on évite le sujet. Parce qu'on en a trop parlé. Parce qu'on ne sait plus quoi en dire. Parce qu'"il faut continuer à vivre". Ou parce que le ton peut monter. Entre ceux qui plongent dans le racisme tellement facile ; et ceux qui ne savent plus comment expliquer qu'il ne faut pas tout amalgamer. 

On peut donc visiblement s'habituer à tout. Même à l'atroce, à l'insoutenable, au non-viable. On peut vivre dans l'attente, dans l'espoir d'attendre pour rien. Dans le soulagement de ne voir aux infos du matin que du soleil annoncé. On peut survivre en fait. 

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Rédigé par Mademoisellemadame

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Publié le 16 Décembre 2016

On sait ce qui se passe et on ne fait rien. Personne ne bouge le petit doigt alors qu'un massacre est en train de se jouer. Tous, chacun, derrière son bureau, dans son canapé, à son poste de travail, en train de préparer Noël, nous ignorons ce que notre conscience devrait nous interdire de ne pas voir. Ou de ne pas vouloir voir.

Nous jouons les aveugles, bouffés par notre égoïsme de peuple qui se croit à l'abri. Pendant ce temps, des milliers de gens crèvent sous les bombes, les balles, ou la torture. Et personne ne fait rien. On les laisse assister à leur mort à venir comme à un auto-spectacle morbide dont on connait la fin absurde. On regarde l'inregardable, les adieux de ces sacrifiés, sur Twitter ou Whatsapp, en se disant que "c'est dommage", plus par voyeurisme que pour voir ce qu'il y a encore à faire. On ne tente rien. Comme si c'était leur rôle, que de mourir là. Une fatalité à vomir. En bons salauds, on finit même par se persuader que c'est le destin. Ces hommes, ces femmes, ces enfants, sont chacun le personnage principal de milliers de fins de vies, attendant la fin sanglante d'un spectacle ignoble, d'un scénario qui dépasse l'entendement. Ce vieillard émacié qui tente de fuir, attendant presque qu'une bombe l'atteigne pour ne plus voir ce drame qu'est devenu son pays ; ce père de famille qui transporte une vieille dame sur son épaule, cette mère qui protège son enfant, le regard criant tout son désespoir, cet enfant gisant sous les débris.

Parce que c'est toujours plus facile de s'offusquer après, et surtout contre les autres, on déplore toujours, des décennies plus tard, ces "gens" qui n'ont pas voulu voir qu'on conduisait des juifs derrière des barbelés comme on admet un mourant en soins palliatifs. Et on reproduit le même film. On fait semblant de ne pas voir, de ne pas savoir. Quand nos compatriotes tombent sous les balles au beau milieu d'un concert, on se hisse tous contre l'injustice, à grand renfort de bougies et de "Je suis tout", mais quand ce n'est pas là, à portée de kilomètres, quand on ne peut pas dire "mon frère, mon cousin, mon voisin connaît quelqu'un qui était là", on fait comme si tout allait bien. Comme si tout était normal. Mais rien ne l'est.

J'ai honte d'être Humaine. Honte d'être ce qui n'a plus de sens. Honte de faire partie de cette soi-disant "communauté internationale" qui n'a de communauté que le nom. Honte qu'on arrive à vivre, en se disant qu'à cet instant, que pendant que mes doigts glissent sur le clavier, un enfant est certainement en train de vivre ses dernières secondes. Puis un autre. Et encore un...

J'ai honte et mal quand je pense à ce que ces enfants vivent. Un enfant ne devrait pas voir ça. Le sang, les armes, les cris, le feu, les larmes, les plaies. On n'a pas le droit d'arracher des vies. Je ne comprends plus rien. Je m'interroge, sans pouvoir trouver de réponses à tous mes pourquoi. Je vois ces images d'êtres humains pris au piège, traînés dans la poussière, couverts de sang, affamés, menacés à chaque seconde, sans aucun répit. Je me demande qui a le droit de disposer comme ça de la vie d'autrui. Pourquoi et comment on peut se permettre de prendre le droit. Je me dis que ce monde est pourri. Que l'indicible ne devrait plus exister. 

Puis j'essaie de me mettre à la place de ces parents, de ces mères, qui même si ils connaissent l'inévitable issue essayent par instinct  de protéger leurs enfants coûte que coûte. J'essaie. Parce que cette pensée m'est insoutenable. Je me dis qu'on doit s'en vouloir d'avoir mis au monde ses petits. Qu'on aurait mieux fait de leur éviter de vivre. Parce qu'on leur aurait éviter de vivre et mourir comme ça. 

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Rédigé par Mademoisellemadame

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Publié le 30 Mars 2016

"Maman, pourquoi je vais chez la nounou demain?".

"Parce que Papa doit encore aller se battre pour garder son métier".

Ça en devient lassant. Tous les deux ans grosso merdo, nos intermittents doivent sortir dans la rue, poings en l'air, pancartes hissées et voix levées. Pour faire entendre qu'ils veulent qu'on arrête de les prendre pour des cons et qu'on cesse de faire croire aux "pas au courant" du régime gé' que les économies doivent forcément être faites dans les poches des pantalons battle des intermittents. Car oui "mesdames, messieurs, ce sont eux qui coûtent cher à notre pays!". (Faut bien changer un peu des migrants...)

Impliquant déjà forcément une vie sous conditions (si si souvenez-vous, le coup des "507-heures-en-10-mois-depuis-la-déclaration-officielle-de-dernier-statut-après-période-obligatoire-de-carence-intermédiaire" pour avoir le droit de donner à manger à ses gamins à la fin du mois) (déjà, si t'es pas sorti de maths sup', accroche-toi pour comprendre les calculs savants qui vont régir ta vie), le statut d'intermittent est lui-même replacé sous conditions tous les deux ans. Ou le systématisme du CDD dans le CDD. Le chat qui se mord la queue. On n'a pas trouvé l'empêcheur de tourner en rond.

Déjà en 2014, c'est de la sacoche des intermittents qu'on avait voulu chiper des deniers pour faire des économies. M. Valls-Grand-Seigneur avait pris en charge la chose (ce n'est pas tant M. Valls qui a de grandes poches que les intermittents qui ont de grosses voix...), mais l'arnaque n'était que repoussée. "Hip hip hip houra", ont dit ceux qui naïvement ont cru que le spectacle était sauvé ; "ouf-pour-un-temps" ont dit les intermittents qui savent bien que chaque petite victoire n'est qu'une bataille remportée jusqu'à la prochaine ruée. "On nous la reclaque en couleurs dans deux ans", a dit mon mari l'intermittent, qui a de plus en plus de mal à aller contre sa nature pessimiste carrière faisant...

"Donc ma chérie, Papa est allé se battre pour garder le droit de vivre de son métier".

Car on veut la garder, la culture française prestigieuse et jolie. Ses théâtres, son cinéma, ses spectacles, les troubadours qui font rire sur scène, et ceux derrière, qui les mettent en lumière. Mais si ils pouvaient travailler pour la gloire et l'amour du métier et pas pour les billets, on aimerait mieux.

"Alors ma chérie, les gens vont te dire que Papa se plaint tout le temps avec ses copains intermittents, mais qu'il va le garder son métier." Mais ils ne verront pas que quatre mois l'année, il ne sera plus payé. Car comme quand on veut donner la fessée, on le fait caché, les grands Monsieurs attendront l'été, pour venir nous piller...

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Rédigé par Mademoisellemadame

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Publié le 3 Décembre 2015

C'est assez perturbant de se sentir à ce point impuissant. Je paierais cher pour que ma petite retrouve un peu de tranquillité...

Elle dort avec un casque anti-bruit parce qu'elle a peur que les "gens d'à coté" ne fasse du bruit qui lui fait peur. Elle ne peut pas profiter de douces matinées de sommeil quand elle ne doit pas aller chez sa nounou. Elle n'a plus le droit aux siestes apaisantes. Elle ne sait pas ce qu'est un repas du soir dans le calme. Elle se pose des questions. Elle ne sait pas d'où il vient, tout ce bruit. Elle me dit qu' "ils font beaucoup de bruit, les gens".

Moi je le sais.

De chez ces voisins qui ne pensent qu'à eux. Qui promènent leurs meubles dès 7 h du matin comme d'autres promènent leur chien. De ces voisins qui laissent leurs enfants hurler tard le soir et très tôt le matin, parce qu'ils ont visiblement plus le droit de vivre que les autres, et qu'on veut les éduquer de façon douce. Qui courent dans les escaliers à t'en convaincre qu'ils ont adopté un troupeau d'éléphanteaux. Qui font tous les matins le concours de celui qui réussira à lever le volet roulant d'une seule traite. Qui nous font détester le dimanche parce qu'ils ne travaillent pas ce jour-là et que le bruit va durer la journée. Qui mériteraient de s'étouffer dans leur égoïsme.

Et moi je culpabilise.

De m'énerver après ma fille si adorable parce que dès le matin je suis dans l'état de nerf d'un trader après un jeudi noir. De lui râler dessus parce qu'elle est réveillée aux aurores alors qu'elle ne demande qu'à dormir. De la savoir très stressée et de ne pas pouvoir contredire mon médecin quand il me dit que le bruit ambiant dans lequel elle vit n'y est certainement pas étranger. Et j'enrage. De la voir si petite, dans son petit lit, blottie contre son doudou et la tête engoncée dans ce casque énorme. J'enrage de ne pas savoir me faire entendre par ces voisins qui semblaient si parfaits. De savoir qu'ils savent le mal qu'ils font et l'ignorent. Ou s'en foutent, je ne sais plus. De ne pas réussir à me résoudre à tenir ma promesse de les poursuivre et de leur faire payer l'amende qu'a évoquée le commissariat, et qui a défaut de les contraindre au silence, calmerait peut-être un peu (ou même pas) ma colère. Et je pleure de ne pas pouvoir donner à ma Minuscule la sérénité qu'elle mérite...

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Rédigé par Mademoisellemadame

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Publié le 15 Octobre 2015

Ils me font bien rire (jaune), ces gens qui s'offusquent de voir des réfugiés venir s'abriter dans notre privilégié pays. Et j'en suis sûre, ce sont ces mêmes gens qui se précipiteraient hors du pays à la moindre bombe lâchée sur l'hexagone. Car personne ne me fera croire, que si la guerre, celle qu'on voit, celle qui fait tomber tous les jours des missiles sur des civils, arrivait sur nos terres, personne ne me fera croire qu'il n'essaierait pas coûte que coûte de sauver sa peau et celle des siens. Si celle qui fait gicler le sang sur les murs, qui détruit tout sur son passage, qui vous ampute parfois d'un bras, d'une jambe, d'une famille, mais toujours de votre vie, venait s'installer dans leur beau pays tout propre, il ne déguerpirait pas comme la souris devant le chat. Comme eux, chacun ferait ses valises, marmots sous le bras et photos de famille dans la poche, espérant trouver vie sauve ailleurs.

Alors, ils me font rire, ces égoïstes, ces amoureux du fric, ces allergiques aux autres, ces hypocrites et menteurs, qui me disent qu'on est là où on naît, et que surtout, on doit y rester. Ceux qui trouvent inadmissible que des collectes soient organisées pour aider ces gens qui ont juste le droit de vivre, à se reconstruire un morceau d'histoire. Ceux qui ne donneraient pas le pull qui traîne en boule au fond de l'armoire et qui n'a pas été porté depuis 8 ans et demi parce qu' "ils n'ont qu' à rester chez eux et travailler".

Non en fait, ils ne me font pas rire, ils me foutent la gerbe. La trouille aussi. Ils sont biens, dans leur petit monde douillet, à faire semblant de ne pas voir ce qui se passe autour. A préférer se dire jusqu'à auto-persuasion que la guerre n'arrivera jamais chez nous. Car enfin, nous sommes un pays trop fort pour ça disent-ils... Mon oeil... Ils me font encore plus rire à soutenir mordicus que non, si jamais ça devait arriver, ils ne partiraient pas, ils ne fuiraient pas ; chacun chez soi. Ceux là mêmes qui fuient le bureau dès qu'un collègue a la gastro... Ceux qui finissent de me convaincre qu'on est protégé que par un "si fragile vernis d'humanité" (sic)...

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Rédigé par Mademoisellemadame

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Publié le 7 Octobre 2015

Je ne sais pas ce qui se trame depuis quelques temps, mais on entend parler plus que d'elle, la néo-maman catégorique. Peut-être parce qu'elle s'efforce de surtout parler plus fort que les autres, histoire que déjà, avant de balancer son argumentation condescendante, on se dise qu'elle assure forcément, la néo-maman catégorique. Forcément mieux que les autres surtout.

Elle utilise des couches lavables, la néo-maman catégorique. Toi, la maman-tout-court, tu trouves ça formidable, les couches lavables. Mais pour des (très bonnes) raisons x, y, ou z, tu as choisi les bonnes vieilles jetables. Pourtant, la néo-maman catégorique ne manque pas de te rappeler combien elle marque un point sur toi là. Combien tu es cruelle et inconsciente d' oser plaquer sur les fesses de ton Minuscule des produits so pourris. Combien tu es ignare sur la composition de ces couches poubellables. Combien tu es bête de ne pas te renseigner. Parce que si tu savais, tu changerais d'avis, c'est sûûûr. Et combien tu êtes fainéante. Parce que si tu as fait un choix différent de la néo-maman catégorique, toi la maman-tout-court, c'est forcément par ignorance et par flemme...

La néo-maman catégorique allaite forcément. En bonne femme (catégorique) made in 2015 elle opère avec convictions ou pas un virage radical vers un retour au tout nature. Alors le biberon et le lait en poudre? Plutôt me faire pendre par les seins assure-t-elle. Toi, la maman-tout-court, tu trouves ça formidable, l' allaitement. On ne trouve pas mieux pour le bébé, ça doit être incroyable de donner le sein à son tout petit, de le nourrir de son propre nectar te dis-tu. Pourtant, pour de (très bonnes) raisons x, y, ou z, tu as choisi le lait en poudre et les biberons. Et là, la néo-maman catégorique ne manquera pas de te rappeler à l'ordre. De te regarder de travers, toi et ta main qui tient l objet du délit (le biberon, pas le bébé...). De te demander pourquoi, enfin pourquoi, tu n allaites pas, c est si naturel ?! Alors qu'en général, elle, ne veut pas qu'on lui demande pourquoi elle allaite...

D'ailleurs, la néo-maman catégorique ne donne que du bio à ses marmots. Et te donne de grandes leçons sur pourquoi c'est soooooo bad d'acheter quelque chose non estampillé du précieux label. Parce qu'évidemment tu ne le sais pas, toi, la maman-tout-court.

La néo-maman catégorique avoue éduquer ses enfants. Elle le clame haut et fort comme un candidat de télé-réalité avoue avoir manger la dernière banane. Oui, elle a choisi d'éduquer ses enfants. Parce que toi, non. Parce qu'il y a des gens qui choisissent de ne pas éduquer leurs enfants sans doute. Parce que la néo-maman catégorique pense être un cas à part, une mère hors-normes, parce qu'elle éduque ses enfants. J'ai bien envie de te dire déjà, néo-maman catégorique, choisir (si tant est que des parents choisissent d'éduquer ou pas) de ne pas éduquer ses enfants, c'est déjà quelque part les éduquer. Mais passons le débat philosophique. Une mère à part donc, qui du haut de ses principes bobos supérieurs se convainc toute seule comme une grande que ceux qui ne font pas comme elle n'éduquent pas leurs enfants...

Alors, soyons honnête, je n'ai rien contre la néo-maman. J'en ai même certains cotés (modérés). Je suis même pour à vrai dire... Il y a d'ailleurs des mamans-tout-court qui utilise des couches lavables/allaitent/mangent bio/éduquent. C'est celle qui vient se coller le "catégorique" sur le soutien-gorge qui me dérange. Celle qui se croit supérieure à toutes les autres, et qui voit des parents irresponsables partout où c'est différent de chez elle. Celle qui te fait des remarques ou qui te pense ignare parce que tu as choisi de faire différemment d'elle. Celle qui, finalement, ne te demande pas ce que toi tu sais...

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Rédigé par Mademoisellemadame

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Publié le 5 Mars 2015

"Elle" trouve Eve Angéli intelligente, sublime, et pleine de bon goût. J'estime qu'à partir de là, je suis en droit et en devoir d'avoir peur pour ma fille.

Et d'avoir envie de partir en courant jusqu'en Papouasie. Me cacher avec ma rejetonne pour des années dans une hutte au milieu d'une plantation de bananes. On fait des bananes en Papouasie ?

Mon bébé a à l'époque 6 mois tout juste, et "Elle" me parle déjà de "chouchoux", "bandeaux pour lui tenir les cheveux", et de chaussures. Les chaussures, je me suis déjà épanchée sur le sujet dans l'article Les Chaussures de Bébé... toute une histoire..., je pars du principe (totalement buté) qu'un bébé n'a pas besoin de chaussures de décoration. Mais "Elle" aime bien déguiser notre bébé et le prendre pour un sapin de Noël (elle le fait aussi avec son chien)... Quant aux trucs qu' "Elle" veut absolument lui coller dans les cheveux... mais... ELLE N'A PAS DE CHEVEUX !

J'aime la mode c'est vrai. Mais la vraie. Pas celle qui rend ridicule, celle qui déguise, ou celle qui veut qu'on habille nos bébés comme des adultes miniatures. Pas celles des Hello Kitty mielleuse, des Dora pas finaude, du lycra tout moche, des leggings ou des faux ongles (je ne parle pas des bébés là, hein...). La VRAIE. Celle des couturiers qui travaillent les beaux tissus, les jolis motifs, et les formes classieuses. Alors non, je n'offre pas des beaux habits Dior ou Fendi à ma Minuscule (à moi non plus d'ailleurs) ; mais ce gilet léopard et sa ceinture assortie, moi vivante, ma Minuscule ne les aura ni sur le dos, ni sur les hanches (qu'elle n'a pas).

Evidemment, "Elle" adooooore le rose (qu'elle décline en manteau, bottes, sacs, pull, écharpe et gants, et...non, je n'ose pas le dire ; "Elle" risquerait de me reconnaître si je mentionne cette autre Chose et qu'elle venait à me lire), la fausse fourrure, et les jupes qui tournent. Alors, pour notre fille, c'est pareil. Elle se voit déjà l'emmitoufler dans une moumoute rose à paillettes, lui coller sur la tête des trucs si gros qu'on ne verrait plus ses magnifiques yeux, lui lifter le visage encore tout frais à coups de bandeaux (si ça existe encore...) ultra-serrés, lui enfermer les pieds dans des chaussures qui clignotent.

Ici, c'est plutôt t-shirt blanc en coton, col Claudine et pantalon de laine. Alors, oui, ça détonne aux moments des cadeaux (un carton "Brocante" leur est spécialement réservé).

Pourtant, malgré mes protestations et les nombreux clashs, "Elle" m'a l'air bien décidée à continuer à nous prendre pour des truffes, à se moquer littéralement de nous, et à continuer à essayer de jouer à la poupée avec notre fille. Oui, on a FORCEMENT tort, et "Elle" a FORCEMENT raison. Bon tout ça soulève des problèmes bien moins superficiels, mais j'y reviendrai plus sérieusement.

"Elle" est bien décidé à la conformer dans ce qu'est pour elle une petite fille. La mettre dans une boîte de laquelle rien ne doit dépasser. En faire une mini-"Elle". "Elle". Qui fait partie de ceux qui revendiquent mordicus qu'une fille ne doit pas jouer avec un marteau (en plastique, je ne suis pas dingue). Qu'une fille a FORCEMENT une période Princesse. Qu'une fille ne se reconnaît qu'en rose bonbon. Plus que guidée par ses goûts, et c'est là le plus triste, "Elle" pense que ça DOIT être comme ça, une petite fille.

Et moi, malgré la confiance inouïe et sans borne que j'ai en ma fille de 20 mois et des poussières, j'ai la trouille. La trouille qu' "Elle" n'y arrive. Qu'elle réussisse à lui faire croire qu'elle DOIT être "comme ça". Celle aussi de finir par laisser exploser ma colère à force de la regarder considérer ma fille comme un objet débile, et de devoir expliquer à ma fille dans quelques années pourquoi son cadre familial a éclaté.

Oui...j'ai la trouille...

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Rédigé par Mademoisellemadame

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Publié le 24 Février 2015

Dur dur... Avec la plausible reprise du travail est venue l'adaptation à la crèche... Dur dur...

Rien que téléphoner à la crêche pour prendre rendez-vous a été dur. Alors, l'y déposer.... C'est fait pour que ça se passe bien pourtant. Et ça c'est bien passé. A peu près. Sauf dans ma tête. Ou presque.

D'abord, j'y suis restée une demi-heure avec elle. Elle marchait à peine. Les dames de la crèche se moquaient de moi parce que je ne la lâchais pas d'une semelle. Dame de la crèche, j'ai déjà du mal à la laisser à quelqu'un que je connais, alors toi, comment te dire. J'ai dit aux dames de la crèche qui discutaient sur un banc qu'un petit était en train de manger un caillou. J'ai remarqué que tous les petits avaient la goutte séchée au nez. Je les entendais comparer les parents des enfants, et je me suis dit que j'espèrais qu 'elles n 'en faisaient pas autant avec les petits. "Vous êtes très fusionnelle avec votre fille, il faut la lâcher un peu". Dame de la crèche, je fais ce que je veux.

Le lendemain, on y est de nouveau allé avec elle, 30 minutes. Puis on l'a laissée seule. 30 minutes. L' adaptation dit on. J' étais contente que papa soit là avec moi. Et lui, en bon mâle qui se respecte, aurait préféré ne pas être là. Les dames de la crèche se sont encore moquées, ont encore comparé, et les enfants avaient toujours la goutte au nez. On l'a laissée, évidemment elle a pleuré, évidemment ça a été un crève-coeur. On s'est fait enguirlander comme deux mômes parce qu'on restait derrière la vitre pour observer les premières minutes. "Ouste!". Dame de la crèche on a envie de te dire qu on reste la si on veut, c' est de notre fille dont tu devrais t'occuper vois-tu. La demi heure est passée...doucement. On est allé la récupérer. On l'a serrée fort. Elle se sont moquées. Parce qu on est arrivés à l heure. Parce qu elle nous avait manquée. Elle nous ont dit d un air triste et désolé "Ha...vous êtes des fusionnels tous les 3...". J ai eu envie de lui répondre : "Ah. C'est mal?".

On l y a emmenée le lendemain, une heure seule. Je suis allée la rechercher en courant, seule. Je me suis approchée de la vitre à côté des petits porte manteaux. Je m attendais à la voir rire, lire, ou observer. Elle était là. En boule, au sol, un gamin en train de lui filer coups de pieds et de poings. Pour la première fois mon coeur de mère a été jeté contre un mur. Les larmes me sont montées et j ai couru dans la salle. Je l'ai ramassée et serrée tant que j aurais pu l' étouffer. Ses "mamans" m ont fait pleurer. Elle ne m à plus lâcher de la journée et ses cauchemars sont revenus. Et moi j ai compris combien il était parfois difficile et douloureux d être Maman.

Elle y va. De temps en temps. Je crains ce jour où je retrouverai du travail. On lui met systématiquement un petit biberon d eau dans son petit sac. Il revient systématiquement aussi rempli qu'il ne l était. On a donné une boîte de mouchoirs, comme demandé sur la liste de fournitures. Mais elle revient systématiquement le nez tout sale, jusqu à sa petite bouche.

Elle est sans doute bien, cette crèche ...

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Rédigé par Mademoisellemadame

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Publié le 19 Février 2015

-"Tu ne lui mets pas de talc sur les fesses?!"

-"Tu ne fais pas son lit en portefeuille???? Oh....t'as pas peur toi...."

-"On n'est pas sorti, mais je lui ai mis ses chaussures, elle a le pied mieux maintenu que dans ses chaussons tout mous quand même. "

-"Vous ne lui avez pas encore fait percer les oreilles?! Vous ne voulez pas qu'on voit que c est une fille ou quoi?"

-"Quand elle fait dans sa couche sans réclamer le pot, une claque sur le cul, elle va vite comprendre"

-"Nous, quand ils étaient petits nos gamins, ça ne nous empêchait pas de faire la chenille à côté. Quand ils sont fatigués, ils dorment et c'est tout".

-"C'est mauvais, dangereux et malsain de prendre votre bébé dans votre lit".

-"Vous allez en faire une fille à sa maman à la porter tout le temps comme ça".

-"Faut les laisser pleurer, ça fait la voix."

-"Tu vas en faire un garçon manqué à lui donner des jouets de garçon".

-"Vous ne lui mettez pas d'épices dans sa purée quand même?."

-"C'est pas grave qu elle soit triste de pas voir son père, ça lui passera va".

-"Caprice..."

-"Arrêtez de lui parler comme si elle était grande, c 'est comme ça et c'est tout, c'est pas elle qui décide. Une bonne fessée et elle aura compris".

-"Roh, c'est pas grave, c'est qu'un bébé".

-"T'es pas d'accord?????"

-"Non, on est en 2015, plus dans les années 80'."

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