Publié le 24 Février 2015
Dur dur... Avec la plausible reprise du travail est venue l'adaptation à la crèche... Dur dur...
Rien que téléphoner à la crêche pour prendre rendez-vous a été dur. Alors, l'y déposer.... C'est fait pour que ça se passe bien pourtant. Et ça c'est bien passé. A peu près. Sauf dans ma tête. Ou presque.
D'abord, j'y suis restée une demi-heure avec elle. Elle marchait à peine. Les dames de la crèche se moquaient de moi parce que je ne la lâchais pas d'une semelle. Dame de la crèche, j'ai déjà du mal à la laisser à quelqu'un que je connais, alors toi, comment te dire. J'ai dit aux dames de la crèche qui discutaient sur un banc qu'un petit était en train de manger un caillou. J'ai remarqué que tous les petits avaient la goutte séchée au nez. Je les entendais comparer les parents des enfants, et je me suis dit que j'espèrais qu 'elles n 'en faisaient pas autant avec les petits. "Vous êtes très fusionnelle avec votre fille, il faut la lâcher un peu". Dame de la crèche, je fais ce que je veux.
Le lendemain, on y est de nouveau allé avec elle, 30 minutes. Puis on l'a laissée seule. 30 minutes. L' adaptation dit on. J' étais contente que papa soit là avec moi. Et lui, en bon mâle qui se respecte, aurait préféré ne pas être là. Les dames de la crèche se sont encore moquées, ont encore comparé, et les enfants avaient toujours la goutte au nez. On l'a laissée, évidemment elle a pleuré, évidemment ça a été un crève-coeur. On s'est fait enguirlander comme deux mômes parce qu'on restait derrière la vitre pour observer les premières minutes. "Ouste!". Dame de la crèche on a envie de te dire qu on reste la si on veut, c' est de notre fille dont tu devrais t'occuper vois-tu. La demi heure est passée...doucement. On est allé la récupérer. On l'a serrée fort. Elle se sont moquées. Parce qu on est arrivés à l heure. Parce qu elle nous avait manquée. Elle nous ont dit d un air triste et désolé "Ha...vous êtes des fusionnels tous les 3...". J ai eu envie de lui répondre : "Ah. C'est mal?".
On l y a emmenée le lendemain, une heure seule. Je suis allée la rechercher en courant, seule. Je me suis approchée de la vitre à côté des petits porte manteaux. Je m attendais à la voir rire, lire, ou observer. Elle était là. En boule, au sol, un gamin en train de lui filer coups de pieds et de poings. Pour la première fois mon coeur de mère a été jeté contre un mur. Les larmes me sont montées et j ai couru dans la salle. Je l'ai ramassée et serrée tant que j aurais pu l' étouffer. Ses "mamans" m ont fait pleurer. Elle ne m à plus lâcher de la journée et ses cauchemars sont revenus. Et moi j ai compris combien il était parfois difficile et douloureux d être Maman.
Elle y va. De temps en temps. Je crains ce jour où je retrouverai du travail. On lui met systématiquement un petit biberon d eau dans son petit sac. Il revient systématiquement aussi rempli qu'il ne l était. On a donné une boîte de mouchoirs, comme demandé sur la liste de fournitures. Mais elle revient systématiquement le nez tout sale, jusqu à sa petite bouche.
Elle est sans doute bien, cette crèche ...